Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 20:27

DSC02128

  Chute d'eau à Varna, Bulgarie

 

Pendant que nous étions sur la route, l'idée nous était venue de réaliser un bilan écologique.Faire la route avec un vieux véhicule qui consomme et pollue beaucoup nous incite à être encore plus vigilant sur d'autres aspects environnementaux. Voyons d'un peu plus près ce qu'il en est vraiment dans cette avant-dernière partie de notre bilan... 

 

Faire un bilan écologique relève d'un calcul complexe. La méthode la plus complète semble être celle de l'empreinte écologique, prenant en compte tous les intrants nécessaires à la consommation (production, transport, consommation, gestion des déchets, etc). N'ayant pas tous les outils pour calculer tout cela, nous nous contenterons ici d'une évaluation à la louche. Quant aux méthodes bilan-carbone, elles ne prennent pas en compte le fait de ne pas avoir de logement...les nomades doivent se débrouiller autrement !

 

L'EAU 


Quand on voyage en camion aménagé, une des choses les plus importantes et les plus fréquentes à gérer, c'est l'eau. Notre réservoir contient environ 50 litres et nous permet de tenir environ 48 h (2 personnes). Mais en usant avec parcimonie de la ressource ! Même si les points d'eau ne sont pas très difficiles à trouver dans beaucoup de pays, le simple fait d'être limité, de ne plus avoir un robinet magique qui déverse autant que souhaité, nous permet de reprendre conscience de sa valeur et d'y faire plus attention.  La consommation moyenne domestique française est d'environ 137 litres par personne/jour (on trouve des chiffres entre 120 et 150). En comparaison, Nous consommions environ 12,5 l par personne/jour !  Nous utilisions parfois l'eau de mer ou des cours d'eau pour faire notre vaisselle ou laver des vêtements, le camion... 

 

CARBURANT


Notre camion tourne au "super" sans plomb 95, en moyenne 11 l/100km. Nous avons parcouru 14 000 km ce qui nous fait 1540 litres brûlés. Soit 3733 kg de Co2 rejetés, soit 2 fois ce que la terre peut supporter par personne et par an pour stopper l'accroissement de l'effet de serre (source : actioncarbone.org). De ce côté là, c'est pas brillant.  

 

DECHETS

 

Par rapport à ce qui était notre production habituelle  de déchets lorsque nous étions sédentaires, celle du voyage était bien moindre : un petit sac tous les deux jours en moyenne.  Pourtant on ne peut pas dire que les pays que nous avons traversé font un effort particulier pour réduire leur déchets à la source, loin de là. Question tri, c'est quasiment le 0 pointé. Sans parler de l'Allemagne et de l'Italie qui sont à peu près aux mêmes normes que la France (un cran au dessus quand même), la Slovénie se distingue largement. Nous avons vu des poubelles de tri dans une petite ville en Turquie, mais ces poubelles étaient quasi vides, et ce qu'il y avait dedans ne correspondait pas avec ce pour quoi la poubelle était prévue...il y  a encore du boulot !

 

Le mode de vie en camion (espace réduit et possibilités de cuisine réduite), et le voyage nous incitant aussi à manger souvent dehors, ou sur le pouce, l'accumulation de déchets se trouve réduite. Mais la consommation dans les lieux de restauration est aussi fortement productrice de déchets, ce que nous n'évaluons pas ici. 

 

AUTRES ENERGIES


Electricité : auto-produite par le camion grâce à la pose d'une seconde batterie alimentant toute la partie habitacle. Il faut rouler environ deux heures pour recharger à plein une batterie, qui permet de tenir deux jours (utilisation principale : lumière). Nous sommes contents d'avoir fait cet ajout (cout pose comprise = 300 euros) qui nous a évité bien des galères. Impossible de tomber en panne de batterie : si une est vide, il suffit de la relier à l'autre le temps de recharger.  


Gaz (cuisine): Environ 10 kg de gaz en 4 mois pour une utilisation quotidienne (une grosse bouteille fait 13 kg).  Nous avons deux brûleurs dans la cuisinière du camion et utilisions une bouteille d'appoint en Turquie (problème de compatibilité avec les branchements européens). 

 

PRODUITS D'ENTRETIEN 


Là, grosse différence avec la conso domestique. Un gros savon de Marseille, un litre de liquide vaisselle écologique, un fond de liquide de nettoyage même pas bio qui nous restait, tout ça nous a fait les 4 mois ! Quand l'habitat se réduit, le reste suit...

 

EN RESUME...

 

C'est clair, le mauvais point, c'est la forte conso de carburant. Mais cette forte émission de GES pourrait être compensée par le fait que nous n'occupions pas de logement pendant ce temps.  Cela resterait  à confirmer par un calcul plus technique (celui de l'empreinte écologique), mais si l'on pense aux besoins énergétiques d'un logement (chauffage, entretien, cuisine, éclairage, appareils électroniques, electroménager, etc), on peut raisonnablement penser que notre dépense énergétique globale était inférieure à notre production en tant que sédentaires. 

 

On pourrait améliorer ce bilan en :

 

- Voyageant avec un véhicule moins gourmand (les gros 4/4 récents consomment deux fois moins que notre Ford Transit L de 1987...), voire fonctionnant avec une autre énergie que le pétrole (ça existe depuis 70 ans...).

 

- Remplaçant la cuisinière au gaz par une électrique, auto-alimentée par le camion.

 

- Achetant moins de produits manufacturés occasionant des déchets et plus de produits frais  (fruits-légumes) à transformer.

 

-etc.


Partager cet article
Repost0

commentaires